Onze mots en A...
Abonder (v.).- Suffire. Exister en grande quantité.
Aclapir (v.) ou aclater (v.).- Réduire, mettre en boule. S’aclapir : se recroqueviller, se rapetisser, se faire tout petit ou s’affaisser.
Accoter (v.).-Appuyer contre quelque chose ou caler ou bloquer. Accoter une porte avec une latte de bois. S’accoter : s’appuyer, s’adosser.
Aguillade (n.f.).- Long bâton ou gaule ferrée armée d’un aiguillon utilisée par les laboureurs et les bouviers pour piquer les bêtes et notamment les attelages de bêtes de travail: vaches de travail ou bœufs.
Aillée (n.f.).-Ail primeur que l’on mange cuit, bouilli à l’eau, avec une vinaigrette, ou haché dans un fromage blanc ou à la croque sel ou haché en omelette. Ne pas confondre avec l’aillée que l’on utilisait jusqu’à la fin du XIXè siècle dans la cuisine populaire de Paris. Il s’agissait d’une sauce à l’ail et aux amandes pilées, épaissie à la mie de pain, qui avait une fonction similaire à la moutarde et qui accompagnait les viandes et les poissons.
Alander (v.).-De l’occitan alandar. Ouvrir grand les volets et les fenêtres. Tout est alandé.
Ané ou a net ou oné (adv.).- Aujourd’hui. Littéralement c’est la nuit ou cette nuit. Il est intéressant de noter que le mot aujourd’hui est littéralement exprimé en occitan par cette nuit.
« Il semble que la nuit soit plus marquante, plus solennelle que le jour, aussi nous disons : A net, comme si nous comptions par nuits et non par jours, comme les anciens Gaulois. » (Eugène Le Roy, Le moulin du Frau)
Anguille (n .f.).- Lorsque ce n'est pas un poisson, c'est une pâtisserie très rustique qu’on retrouve aussi en variante du pastis de Limogne en Quercy dans le Lot. J’ai vu toutes les femmes du village confestionner cette « anguille ». La pâte feuilletée était roulée et devait former un long ruban sur lequel seraient étalés de la confiture ou des fruits. Le ruban ensuite roulé sur sa confiture ou ses fruits serait déposé en escargot dans une tourtière. La cuisson se faisait à la cheminée, braises sous la tourtière et braises sur le couvercle. Cette pâtisserie se coupait en tronçons à la manière d'une anguille.
Année de… L’année de… (loc.).- Forme pour renvoyer à un événement qui a marqué une année et qui ainsi la qualifie. « L’année de la grande tempête… » « L’année du nuage de sauterelles… » « L’année où il a tant neigé… » « L’année de la comète… » « L’année de la grande eau… ».
Antàn (adv.).- Jadis, l’an passé.
Argentat (n.m.).- Bateau à fond plat descendant la Dordogne, démonté dans les ports de l’aval, à Sainte-Foy-la-Grande ou Libourne, pour vendre le bois. Ils pouvaient aussi survivre à l’aval comme bateaux de cabotage dans les basses vallées. Les argentats étaient construits à proximité du port d’Argentat dans le haut pays.
« A partir de Spontour et surtout d’Argentat, la navigation ose remplacer le flottage : les argentats, éphémères et fragiles embarcations, témoignent par leur nom et leur présence de ce relais nécessaire à la continuité de l’exploitation fluviale. Bateaux d’une seule descente - il en coûterait trop de les remonter - ils transportent une cargaison unique : bois ou charbon. » (Anne-Marie COCULA-VAILLIERES dans Un fleuve et des hommes, éditions Tallandier)
A suivre/... (Merci pour vos commentaires qui peuvent enrichir ce dictionnaire des mots perdus de la vallée de la Dordogne et du sud du Périgord)