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Periberry

Ethnologie, Berry, Périgord, Auvergne, Bergerac, Dordogne, Loire, tradition orale, mémoire paysanne, recherche sur le paysage, randonnées pédestres en Auvergne et Pyrénées, contes et légendes, Histoire.


Les moulins de la vallée de la Couze

Publié par Bernard Stéphan sur 6 Août 2016, 18:35pm

Catégories : #recherches sur le paysage

Il existe près du moulin de La Taillade, sur la Couze, un pont en pierres à mortaises. Ce pont a été construit sans aucun emploi de ciment ou autre mortier pour lier  les pierres qui sont assemblées par le système des mortaises. On voit aussi sur la chaussée du pont un boutte-roues, pierre de protection contre les essieux. En aval, la rivière ménage un bassin naturel qui a été pendant longtemps un des lieux de baignades des jeunes beaumontois. (Ph. B.S.)
Il existe près du moulin de La Taillade, sur la Couze, un pont en pierres à mortaises. Ce pont a été construit sans aucun emploi de ciment ou autre mortier pour lier  les pierres qui sont assemblées par le système des mortaises. On voit aussi sur la chaussée du pont un boutte-roues, pierre de protection contre les essieux. En aval, la rivière ménage un bassin naturel qui a été pendant longtemps un des lieux de baignades des jeunes beaumontois. (Ph. B.S.)Il existe près du moulin de La Taillade, sur la Couze, un pont en pierres à mortaises. Ce pont a été construit sans aucun emploi de ciment ou autre mortier pour lier  les pierres qui sont assemblées par le système des mortaises. On voit aussi sur la chaussée du pont un boutte-roues, pierre de protection contre les essieux. En aval, la rivière ménage un bassin naturel qui a été pendant longtemps un des lieux de baignades des jeunes beaumontois. (Ph. B.S.)
Il existe près du moulin de La Taillade, sur la Couze, un pont en pierres à mortaises. Ce pont a été construit sans aucun emploi de ciment ou autre mortier pour lier  les pierres qui sont assemblées par le système des mortaises. On voit aussi sur la chaussée du pont un boutte-roues, pierre de protection contre les essieux. En aval, la rivière ménage un bassin naturel qui a été pendant longtemps un des lieux de baignades des jeunes beaumontois. (Ph. B.S.)

Il existe près du moulin de La Taillade, sur la Couze, un pont en pierres à mortaises. Ce pont a été construit sans aucun emploi de ciment ou autre mortier pour lier les pierres qui sont assemblées par le système des mortaises. On voit aussi sur la chaussée du pont un boutte-roues, pierre de protection contre les essieux. En aval, la rivière ménage un bassin naturel qui a été pendant longtemps un des lieux de baignades des jeunes beaumontois. (Ph. B.S.)

Moulins du pays de Beaumont-du-Périgord. (actualisé en août 2016) C'est en Périgord, en Pays Beaumontois, sur les moulins de la vallée de la Couze. Cette vallée de la Couze, petit affluent de la Dordogne, marque la limite entre le Périgord Noir et le Périgord Pourpre. Elle est aussi une vallée de la préhistoire en modèle réduit avec ses falaises percées de grottes, cavernes et cluzeaux; pour mémoire c’est dans la vallée de la Couze que s’ouvrent les sites préhistoriques de La Cavaille, de Combe Capelle, de Bourniquel, de Termo Pialat, de La Gravette, de Jean Blancs,  de la gare de Couze notamment.

Le cours sauvage de la rivière aux abords peu peuplés, où l’on trouve encore un vaste et rare écosystème d'une prairie alluviale sur quasiment toute le longueur de la vallée, de la source à l’embouchure, offre quelques villages au riche patrimoine. Ainsi Montferrand-du-Périgord en amont, village en pente dominé par un château fort,  et sur le plateau du Planège sa chapelle aux fresques romanes.  Ainsi sur le plateau de la rive droite le bourg de Saint-Avit-Sénieur et son ancienne abbaye fortifiée, bien sûr la bastide de Beaumont-du-Périgord sur le plateau de la rive gauche.  Sur un éperon de la vallée le fier château de Bannes. Le petit village de Bayac avec son château discret sur la rive gauche et enfin Couze-St-Front à l’embouchure, village en partie accroché à la pente et dont un quartier dans la vallée est organisé autour des moulins à papier.

Ci-dessous moulin à papier de La Rouzique à Couze-St-Front

Le nombre d’anciens moulins sur cette vallée est impressionnante. Puisqu’on dépasse la quarantaine pour les moulins à eau et on est autour de la dizaine pour les moulins à vent. Au regard du faible débit de la rivière et de ses affluents, il faut intégrer notamment la Véronne et le ruisseau du Roumaguet, on peut imaginer la faiblesse des quantités de farine produites. On avait à faire à des moulins fariniers de proximité pour moudre le peu de céréales produites dans les emblavures étroites des fonds de vallées et des combes. Y avait-il des meules pour écraser les noix et produire de l’huile de noix ? Probablement.

Un des derniers moulins fariniers qui fonctionna est celui de la Taillade. Je l’ai moi-même vu tourner entre 1960 et le début des années 1980. Une des dernières familles de meunier de la Taillade fut la famille Majou dont le patronyme était imprimé sur les sacs de mouture. La Taillade avait une autre particularité, autour de ce moulin, le long de la rivière et dans la prairie, se déroulait tous les ans une fête foraine avec manèges, jeux traditionnels dont le rampeau, bal parquet, stands de tir, buvette, casse-croûte, concours de pêche à la ligne et même courses de chevaux dans une prairie. Pourquoi une vote ainsi au milieu de rien, au pied de la côte de Beaumont ? Comme si une fois l’an au milieu de l’été, les beaumontois allaient passer un dimanche au bord de la rivière et rendaient ainsi hommage à leur meunier… Cette fête n’existe plus. Elle s’est éteinte probablement peu de temps avant le moulin, à la fin de la décennie 1970.



Photo du moulin à vent de Couirac sur la commune de Bourniquel

Sur les tertres une dizaine de moulins à vent ont tourné,  certains jusqu’au début du XXè siècle. A l’instar du moulin de Couirac qui a conservé sa tour dressée sur une esplanade et qui est en restauration. Sa datation est incertaine, toutefois on sait qu'il est antérieur à 1845, date de la finalisation du cadastre Napoléon. Les moulins à vent des coteaux de la Couze étaient-ils pivotables pour prendre le vent ? Au village de mon enfance, les témoins les plus âgées se souvenaient  de leurs « anciens » allant moudre à Couirac. Selon leurs dires, ce moulin ne tournait pas souvent. Il attendait le vent d'autan ou le vent d’ouest. Lorsque les ailes de Couirac ne tournaient pas, ceux du village emportaient les grains à moudre sur la rivière au moulin de Bayac, au pied du château, et à partir des années 1930 au moulin de La Taillade. La disparition des moulins à vent aurait deux origines: d'une part la concurrence efficace des moulins à eau dont la technologie améliorée permettait de moudre des quantités beaucoup plus importantes de grains sans être dépendant des aléas de la météo, d'autre part la volonté des propriétaires de démenteler les moulins à vent assujettis à une forte fiscalité lorsqu'ils étaient en état de marche.

Troisième type de moulins sur la Couze, les moulins à papier de Couze-saint-Front. Une activité ancestrale, qui perdure aujourd’hui. En raison de la qualité de l’eau dont le ph neutre est très favorable au traitement des chiffons, base de la pâte des papiers de Couze, il y a des moulins à papier ici depuis plusieurs siècles. J'ai raconté dans mon livre "Paysans: mémoires vives" (Editions Autrement), la dureté du travail dans ces fabriques et notamment du travail pour les femmes. C'est Justine Lagarde, fille de petits paysans du plateau qui se plaça très jeune comme ouvrière à La Rouzique qui raconte: "Nous étions quarante-cinq, vingt-huit femmes et dix-sept hommes. On faisait la manutention et les hommes conduisaient les machines. Les travaux les plus pénibles étaient pour les femmes. Nous étions les mains de peine. A nous le lavage du papier, mais aussi le séchage sur les étendoirs. On travaillait sous ces grands toits où le courant d'air était là pour sécher le papier étendu sur de longs fils. Il y faisait froid, surtout en hiver (...)"
         Le métier des papetiers et celui des chiffonniers qui approvisionnaient les fabriques reste encore très mystérieux. Ces chiffonniers étaient souvent des colporteurs. Un voyage à l'aller vers Couze avec les chiffons collectés au long du voyage et retour avec du papier dans les malles pour le vendre sur les foires, dans les boutiques des villes et sur les places des villages.


A noter la proximité de l’extraction et la taille des meules en usage dans les moulins de la vallée de la Couze pour écraser la mouture. Il existait en effet un vaste site de taille, dans des carrières de gypse à Sainte-Sabine sur le plateau de Beaumont-du-Périgord. Une carrière de production réputée, on venait de très loin s’approvisionner en meules de Sainte-Sabine.


 Je reste attentif pour enrichir cette note sur les moulins de la vallée de la Couze. Et notamment sur la chronologie. En effet je recherche toujours les dates de fin d’activité des moulins à vent des coteaux. Le doyen de mon village, né 1893, se souvenait très jeune du mulet portant "lou sac des fournado" au moulin de Couirac. Je situe donc cette activité du moulin à vent au plus loin dans la mémoire de mon interlocuteur en 1898. Les ailes du moulin ont-elles tournées au-delà de 1900 ? Ou jusqu'à la guerre de 1914-1918 ? La chronologie des moulins à vent dans d'autres régions serait utile pour confronter les calendriers avec ceux du Périgord. J'attends vos réponses...
 

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