Village d'Oc/ Mots d'Oc, Pontours.- Petit village en rive gauche de la Dordogne en amont de Lalinde. Ce village doit sa fondation à un gué attesté à l'époque gallo-romaine, mais probablement antérieur, pour le franchissement de la rivière à cet endroit. Des vestiges du gué furent mis à jour au XIXè siècle et sont conservés au musée du Périgord à Périgueux. L'église romane est dédiée à Saint-Barthélémy. A voir à l'entrée nord du village une jolie halle qui est une construction récente et un calvaire en pierre inscrit au titre des monuments historiques. Village de rive, Pontours est construit au début d'une zone de rapides qui coupent le lit de la Dordogne, mais aussi une zone d’îlots.
Ces îles sont appelée bélisses (de l'occitan bellissa). On trouve dans la zone des rapides de grands rochers plats sur le font du lit de la rivière, les plats (de l'occitan platans) . La cassure du lit de la rivière entre Pontours et Lalinde était connue des gabariers sous le nom de rapides du grand Thoret, elle était un obstacle dangereux au cours de la descente des bateaux de Dordogne. En aval de Lalinde un autre rapide célèbre était le saut de La Gratusse.
En face du village, vers le sud, la ligne de collines est appelée cingle (de l’occitan cingle ou chingle pour désigner la ligne de collines qui s'étire comme un serpent). Le cingle de Pontours a jusqu'aux années 2000 porté un arbre remarquable, un chêne dit Chêne de la Margot par hommage à un supposé et légendaire passage de Marguerite de Navarre. Le chêne (lo cassé , lou jarric ou guarric) desséché, est mort de son grand âge.
Dans la commune un gros hameau de collines, La Mothe, doit son nom au tumulus autour duquel il a été construit. Cette motte (uno mouto en occitan prend la forme de moutte en français régional) est un tumulus proto-historique. Deux hypothèses sur sa fonction d'origine : un tombeau ou un point défensif qui a pu porter une construction en bois.
Sur le plateau, au cœur de la commune, un grande clairière est appelé Maine, de l'occitan maina (domaine), on y trouve des taillis de chênes dans lesquels ont subsisté des cabanes de pierres sèches, des gariottes (de l’occitan gariota. On utilise aussi le mot casaliè et sa variante gasconne casalè, mais aussi simplement le mot tzabano) témoin d'une activité agro-pastorale antérieure à la pousse des taillis.
Parmi les lieux-dits de la commune dont les toponymes renvoient à l'occitan, on retient Les Carbonniers (de l'occitan carbounier pour charbonnier), La Chauprade ( de l'occitan calpre ou chaupre pour bois de charmes), Les Joualles ( de l'occitan joualas pour désigner un système de culture de type agro-foresterie), Le Sivadal ( de l'occitan civada ou cibada pour avoine), La Baccade ( de l'occitan baccada pour la pâté des porcs), Pech Redon (de l'occitan pech pour butte, sommet et redoun pour arrondi), Les Magales ( de l'occitan magaules pour terre difficile).
Le toponyme Pontours viendrait du latin pontones pour pont, passage, bac. Dans sa forme occitane le nom de la commune s'écrit PONTORS et se prononce [pũn’tur] poun'tour.
* Cette chronique est un rendez-vous hebdomadaire de RVB (Radio Vallée Bergerac) diffusé sur 96,3 MHZ à Bergerac et alentours durant la saison 2017-2018.