Mots d'Oc/ Villages d'Oc/ La Douze.- La commune de La Douze est quasiment au centre du département de la Dordogne, elle est arrosée par le ruisseau de Saint-Geyrac. Le bourg de La Douze est bâti sur une butte, l'histoire y signale une occupation préhistorique et plusieurs occupations successives dont une présence féodale avec deux grands édifices qui n'ont pas subsisté au temps ; le château de La Douze et le château des Taillots.
A l'entrée du village en venant de Périgueux, la rue principale, (lo carriera), est dominée par l'église Saint-Pierre-es-Liens, un édifice gothique des XIVè et Xvè siècles. A l'intérieur on remarque une chaire à prêcher en pierres sculptées datées de 1547, un autel et un retable, eux aussi en pierres sculptées. (Le prêche ou sermon est le prône en français régional de l'occitan proné). Le bénitier a été creusé dans une colonne gallo-romaine illustrée d'un bestiaire gravé. La colonne est datée du IIè siècle.
Au centre du bourg, sur la place se dresse une halle traditionnelle dont l'existence est signalée au XVIIIè siècle. Rectangulaire, elle est soutenue par une triple rangée de six colonnes rondes. Elle a été restaurée en 2004. L'histoire dit que la révolte des Croquants de 1638, qui fut menée par un certain Pierre Grellety eut ses origines dans la paroisse de La Douze et que le-dit Grellety lui-même était né dans un hameau à proximité et mena une très longue guérilla, replié dans la proche forêt de Vergt.

Sur la commune, le château des Martinies (XVIIè siècle) est une chartreuse de style grand siècle, connue sous le nom de « Pavillon Martinies » sur le cadastre Napoléon de 1826.
La ligne de chemin de fer Agen-Périgueux longe la commune à l'est et deux gares, l'une à La Géli pour transporter le bois et l'autre aux hameau des Versannes pour expédier des fruits, seront créées. En 2015 La Douze a accueilli la Félibrée ; événement exceptionnel dans une aussi petite commune. Elle honora le poète occitanophone, auteur compositeur de chansons en langue d'oc, Guy Bonnet.

Dans la toponymie des lieux-dits de la commune on retient Les Fayes, du latin fagea et du vieux français fayet pour forêt. Ou peut-être de faya qui désigne le hêtre. Autre- lieu-dit : les Jaunias par allusion à l'adjectif occitan jauni (jao'ni) (de couleur jaune) pour la terre jaune. Landrevie est un toponyme d'origine germanique renvoyant à la terre et au domaine. Larcherie renvoie à la fabrique des arcs et plus justement au bois préféré des archers qui était le bois de buis ou le bois d'orme. Poumeyrol (de l'occitan pomairòl pour pommeraie). La Roumevie renvoie à l'occitan roumetz ou romec (les ronces, le roncier). La terminaison « vie » désigne la voie, le chemin. Mais le romieu, c’est le pèlerin, primitivement celui qui allait à Rome, et romevia serait la voie des pèlerins. Enfin Les Versannes désignerait le versant, le talus, la pente qui verse vers un vallon, mais la versanne est aussi une ancienne mesure agraire ( en occitan lo versano ou bersano) liée à la surface qu'un attelage peut labourer en une journée.
Le toponyme La Douze viendrait de l’occitan Doza , dérivé du celte Dotz , pour « eau bouillonnante » ou « eau vive ». Il apparaît au XIIIe siècle, sous la forme La Doza, avant de devenir La Douza en 1312, puis Ladouze au XVIIe siècle. Dans sa forme occitane il s'écrit La Dosa et se prononce [lɒ’duʐɒ] (lò doujò)
* Cette chronique est un rendez-vous hebdomadaire de RVB (Radio Vallée Bergerac) diffusé sur 96,3 MHZ à Bergerac et alentours durant la saison 2017-2018.
