De bouidicou à brande...
Bouidicou ou bouirricou ou bouyricou (n.m.).- de l’occitan (bergeracois) boyricou. C’est le panier en osiers tressés à claires-voies en éclipse. L’osier est ici appelé vime. Les vimes poussaient en bout des rangs de vignes. De couleurs jaune d’or, vert, cuivre ou marron, ils étaient coupés et mis à rouir dans l’eau, en général d’une mare ou d’un ruisseau. Ils prenaient une couleur cuivrée plus ou moins foncée. Les vimes étaient en général tressés par des vanniers ; les bouidicaïre ou bouiricaïre qui, souvent, étaient issus de familles de gitans. L’usage du bouidicou est multiple, c’est le panier du transport des denrées pour le marché, du linge pour le lavoir, des produits de la récolte du jardin, des topinambours, des pommes de terre. Les légumes pouvaient ainsi être lavés directement par trempage du bouïdicou dans l’eau.
Bouïdique ou bouïrrique (n.f .).- de l’occitan (Bergeracois) bouyricou. Objet de vannerie, en vimes tressés, ayant la forme d’une cloche. La base de la cloche étant entièrement évidée. Ainsi posée sur sa base, la bouïdique était-elle utilisée comme cage ou parc de plein air pour une couvée de poussins ou de canetons.
Bouilli (n.m.).- du latin bullire. De l’occitan (Périgord) buli. Le pot-au-feu de viande de bœuf. Lorsqu’on disait le bouilli sans autre précision, il s’entendait comme morceau de bœuf. Lorsqu’il s’agit d’une autre viande, on la désigne. Ainsi le bouilli de carcasses de canards, le bouilli de jarret, le bouilli de queue de bœuf, le bouilli de cous de poulets, etc.
Boule (n.f.).- de l’occitan (Périgord) boulo. Borne qui marquait la limite des propriétés ou des parcelles. Il s’agissait en général d’une simple pierre pointue de forme plus ou moins oblongue. Dans certaines régions du Périgord il existait (il existe ?) un usage beaucoup plus complexe. Sous la boule était brisée en trois parties une pierre plate. Chacun des deux riverains conservait un fragment de la pierre, le troisième fragment était glissé sous la boule. Il suffisait de réunir le puzzle des trois fragments pour confirmer la valeur de la boule. Il existait dans certains bois ou certaines forêts des points remarquables et reconnus comme tels servant de point de repère et de point zéro pour vérifier les mesures et limites d’un ensemble de parcelles. C’est ainsi que dans la forêt de La Bessède était connu l’arbre d’assiette du canton des étangs qui était un arbre remarquable à partir duquel chacun, propriétaire de parcelle, pouvait vérifier les limites de sa propriété.
Bouléguer (V.).- de l’occitan (Provençal) boulegar. Remuer, bouger.
Bourriner (v.).- probablement d’un dialecte d’oïl (Poitou). Perdre son temps, tourner virer.
Bournat (n.m.).- de l’occitan (Quercy) creux, dans le cas d’un arbre creux. Ruche. C’est aussi le symbole du Félibrige du Périgord, la société de maintenance des cultures occitanes, qui a pris le nom de Bournat par allusion au travail collectif de la colonie des abeilles. Une broche de boutonnière en forme d’abeille est l’insigne des membres du Bournat.
Bourre (n.f.).- de l’ancien français borre, résidus grossier de la laine naturelle. Renvoie aussi au latin burra ; une étoffe grossière. Amas de poils ou de fines plumes. Par extension amas de laine, de fils, de barbes ou duvets des plantes. La bourre des champignons : barbe des gros champignons et notamment des gros bolets au revers du chapeau. La bourre d’une cartouche : bouchon de feutre servant à maintenir fixe la charge de la cartouche.
Bourrée ou bourèyo ou bourrèio (n.f.).- de l’occitan (Limousin) bourrèio. Héritage du verbe bourrer dans le français médiéval signifiant le bois qui bourre un fagot. Fagot.
Bourrier (n.m .).- les débris de paille en français médiéval. Déchets, poubelles, décharge. Jeter au bourrier.
Bourru (n.m.).- français médiéval. Le poète Odet de Turnèbe évoque en 1580 dans sa comédie "Les Contens" le vin bourru. Jus de raisin en phase de fermentation non achevée, légèrement pétillant, qui se déguste pour accompagner des châtaignes. Il est alors très sucré. Il prend le nom de bernache ou de bouret dans d’autres régions et notamment dans le Berry, dans la Touraine et en Béarn.
Boutarèl, boutarèu, boutoréou, boutairouol (n.m.).- De l’occitan (Périgord et Rouergue). Champignons. En pays Lindois on consomme les cèpes, les girolles, les trompettes-de-la-mort, les mousserons, les coulemelles, les rosés des près, les oronges. Mais lorsqu’on parle des « boutaréou qui se trouvent », pas besoin de les désigner. Il n’y a ici, qu’un vrai synonyme de champignons, c’est le mot cèpe. Proverbe en Périgordd : Annado de boutarèls, annado de nevego (Année de champignons, année de neige). Variante en Rouergue : Annada de boutarèls, annado de castagnos (Année de champignons, année de châtaignes).
Brande (n.f.).- du latin médiéval branda. Renvoie au français médiéval brander (flamboyer au sens de couleurs du feu). Autre nom de la bruyère.