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Periberry

Ethnologie, Berry, Périgord, Auvergne, Bergerac, Dordogne, Loire, tradition orale, mémoire paysanne, recherche sur le paysage, randonnées pédestres en Auvergne et Pyrénées, contes et légendes, Histoire.


Les fontaines des coteaux

Publié par Bernard Stéphan sur 5 Novembre 2007, 13:59pm

Catégories : #recherches sur le paysage

Ces fontaines pour mémoire.-Une simple randonnée sur les coteaux de Bousserand (au sud de Lalinde en Périgord, rive gauche de la Dordogne) montre très vite l’importance des fontaines sur ce plateau sec, calcaire, où il n’y a pas de ruisseau. Les seuls ruisseaux sont épisodiques, coulant après les grosses pluies ou en périodes humides, souvent à la fin de l’automne ou au creux de l’hiver. L’itinéraire emprunte des chemins de rando balisés, d’anciens chemins de dessertes et même des coulants de cerfs. Il débute au lieu-dit Le Sud (sommet du plateau, aux limites des communes de Pontours, Bayac et Couze) pour rejoindre la combe de Sept-Fonds, il révèle cette densité de fontaines (fonts) qui sont  souvent des réalisations maçonnées. C’est d’abord ce Sud, toponyme du sommet en pyramide, coiffé d’un épais bosquet de chênes et d’une pelouse calcaire typique à genièvres, orchidées et petit houx qui révèle sur son flanc nord la Font du Roc dans un creux argileux. Cette fontaine se poursuit par une gouttière en forme de mare qu’on appelle ici un « pesquier ». C’est de cette mare, qu’en hiver, s’écoule le ruisseau du Sud qui passe au lieu-dit La Vergne et rejoint la Dordogne par une résurgence en aval du rocher de Saint-Front, après s’être enfoncé dans un gouffre d’effondrement calcaire au pied des coteaux de Coste Périer, connu sous le toponyme du lieu-dit Le gour.

 

Le sommet du Sud, ce coteau où se cachent deux sources.

 

 Un peu au nord du plateau, pas loin de la ferme isolée de Fonblanque, on trouve la fontaine de Fonblanque, appelée aussi la Font Blanque. Un trou profond dans un talweg creusé dans le calcaire très blanc.

Sur le versant sud du Sud, face à la ferme de Tuilières, logée dans le creux des rochers, maçonnée, la Font du Taï (taï est le mot du dialecte désignant le blaireau). Fontaine qui fut longtemps captée par la ferme de Tuilières et qui était équipée d’une pompe pour remonter l’eau dans des bacs (peyrolles) pour les troupeaux. Ceux-ci venaient des fermes de Bousserand-Haut, les prairies du Sud étant le point le plus éloigné du finage des propriétés de Bousserand.

Au village de Bousserand-Bas, désigné aussi sous le toponyme de La Font, c’est la grande fontaine aménagée du plateau. En forme de grotte, elle alimente un lavoir et jadis un abreuvoir. C’était le lieu commun de la collecte quotidienne de l’eau pour les gros hameaux de cette zone des coteaux, pour abreuver les bêtes et pour les lessives. En aval de cette fontaine a été creusé un étang. Le trop plein (très rare) forme alors un très mince ruisseau qui court dans le vallon des combes pour rejoindre (encore plus rarement)  la Dordogne en aval du hameau de Paty.

Au pied du village de La Mothe, dans le vallon des Combes de Lalinde, la maison isolée de la Fontaine de Rouby. Cette fontaine est un puits qui fut jusqu’au milieu des années 1960 le seul point d’eau de cette combe sèche.

  La fontaine de Bazet dans sa niche et son abreuvoir

Lorsqu’on remonte la pente boisée pour aller vers Cardou, on finit par arriver à proximité du plateau de Bazet où subsiste, dans une vaste clairière de prairies, une ferme. Dans la forêt proche, la fontaine de Bazet est joliment maçonnée avec sa réserve d’eau et son abreuvoir-lavoir. Cette fontaine apparemment à l’écart de toute habitation, était un point d’eau pour la ferme de Bazet, les fermes de Cardou et probablement les gariottes nombreuses sur la pente jusqu’à la fin du XIXè siècle.

On franchit le plateau de Bazet pour aborder la pente du vallon de Sept-Fonds. On trouve très vite dans la pente, dans un repli du terrain, le Puits de Brousse. Un puits simple, au raz du sol,  à la bouche étroite, plein d’eau à cette saison. Probablement un puits de ravitaillement des gariottes dont les traces nombreuses subsistent encore. Toujours sur la pente, à peu près au droit du hameau des Pierres que l’on aperçoit de l’autre côté du vallon, on  trouve le captage de Sept-Fonds. A la verticale de la pente, la source a été captée pour les usages de la maison de Pontours-Haut. Septs-Fonts ? Ne dit-on pas qu’à cet endroit sept filets d’eau sortaient de terre ?

Lorsqu’on remonte le vallon, on passe la forêt et on arrive à Couleyrie. Là; une fontaine bâtie avec son lavoir, était aussi un lieu important de la sociabilité villageoise, point d’eau potable, lavoir, abreuvoir pour cet ensemble de fermes couvrant le haut du coteau.

Peut-être, en cherchant bien encore, trouverait-on d’autres sources dans les replis des coteaux. Fontaines d’usage, ou fontaines oubliées, qui offrirent jusqu’au milieu des années 1960, la seule ressource en eau de ce plateau entre Dordogne et Couze.

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