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Periberry

Ethnologie, Berry, Périgord, Auvergne, Bergerac, Dordogne, Loire, tradition orale, mémoire paysanne, recherche sur le paysage, randonnées pédestres en Auvergne et Pyrénées, contes et légendes, Histoire.


Patrick Rambaud à Apremont

Publié par Bernard Stéphan sur 20 Juin 2008, 10:39am

Catégories : #periberry

J'ai rencontré Patrick Rambaud (Prix Goncourt) à Apremont-sur-Allier. Petite interview sous la pluie, aux bords de l'Allier en crue. L'homme était un rien ronchon, mais les propos éclairent bien la série autour de Napoléon...

Comment est née cette passion pour Napoléon ?
Le motif, c’est Balzac. Il avait décidé de tirer un roman de la bataille d’Essling sur les rives du Danube. Ce projet il ne l’a jamais mené à bien. C’est mon éditeur, qui un jour m’a suggéré de faire ce que Balzac avait projeté. C’est parti comme ça. Je me suis plongé dans l’histoire. J’ai commencé par les archives militaires de Vincennes. Et ça a fait boule de neige puisqu’après la Bataille il y a eu deux autres ouvrages inspirés de l’épopée de Napoléon.
Comment avez-vous travaillé… Etes-vous allé sur les lieux des faits Napoléoniens ?
Jamais, ça ne sert à rien. Vienne… Quel rapport avec le Vienne d’alors ? Il n’y a plus de remparts à Vienne. Le champ de bataille d’Essling, c’est sans doute aujourd’hui la banlieue de Vienne. On peut retrouver l’atmosphère au travers des récits de l’époque. Il y a beaucoup de documents. Et il faut visualiser. Il faut penser cinéma. Ce que n’aurait évidemment pas pu faire Balzac. On voit les choses, on fait des mouvements de caméras. Essling par exemple on le reconstitue grâce aux mémoires de Massénat. Il est très précis, on revoit le village. Et Moscou avant l’incendie !... Tous les voyageurs ont raconté ce Moscou qui n’existe plus. Il y avait une ville chinoise dans le Moscou d’alors, en bois. L’incendie a tout détruit. J’ai voulu décrire en restituant. Et je ne suis pas allé sur les lieux, car y aller c’est troubler le regard. Le paysage a beaucoup trop changé.
Comment fait-on pour se mettre dans la peau des fantassins ? Pour penser comme les grognards ?
J’ai pensé aux personnages de Jean Renoir. Il faut les imaginer. On a leurs voix dans la tête. Ce n’est pas si loin. Mon arrière-arrière-arrière grand-père est né en 1799. Il a vécu l’Empire dans sa jeunesse. C’est vraiment pas si loin…
Comment expliquez-vous l’engouement pour l’Empire ?
L’engouement pour Napoléon… Depuis la mort de Napoléon 1er il s’est écrit sur lui, dans le monde, un livre par jour ! C’est une légende. Toute la légende est née en plusieurs temps. La première légende se forge lorsqu’il est à l’île d’Elbe, et après il y a le grand mouvement autour de 1830 avec des gens comme Dumas, Hugo. Ils ont vingt ans en 1830. Ils ont dans la tête l’épopée qu’il n’ont pas connue mais qu’ils vont revendiquer avec les débuts du Romantisme. Et depuis ça continue.
Et il y a votre dernier livre, Chronique du règne de Nicolas 1er. Une récréation ?
C’est une satire. Je n’étais pas très content de la dernière élection présidentielle. J’ai pensé à La Cour, chronique du royaume, que faisait André Ribaud dans le Canard Enchaîné dans les années 60 en campant de Gaulle en Roi-Soleil.
Et Napoléon… Vous avez mis un point final ou l’aventure va-t-elle continuer ?
J’ai une envie de faire quelque chose autour du débarquement à Saint-Domingue en 1802.

La trilogie se compose de La Bataille, Il neigeait et l’Absent (éditions Grasset). A lire aussi du même auteur Le chat botté qui s’inspire de l’ascension du général Bonaparte.

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