Huit mots perdus... de Bassaquer à...Bigot
Bassaquer (v.).- Frapper très fort de manière incohérente. Dans un autre sens bassaquée peut être employé comme nom commun féminin. S’emploie ainsi pour désigner la puissance d’un orage, d’une tempête ou de très fortes pluies. « Quelle bassaquée ! » C’est aussi, dans une autre acception la désignation d’un état de grande ivresse alcoolique : « Il tenait une belle bassaquée hier soir… »
La Basse-cour
Dans la ferme traditionnelle du paysan du plateau au sud de Lalinde, il n’y a pas de cour, mais une basse-cour. C’est un vaste espace sur lequel ouvrait tous les bâtiments d’usage agricole et d’usage domestique dont au premier chef la maison d’habitation. Sur la basse-cour donnaient les granges, les écuries, la bergerie, la porcherie, la volière, le séchoir à tabac, les clapiers, le four. C’est sur le pourtour de la basse-cour que s’édifiaient au fil des saisons le paillé, le tas de litière, la fagotière, les gerbiers dans l’attente du battage, le tas de fumier, les meules de betteraves. Un espace de cette basse-cour, nettoyé, balayé, en terre battue, était le sol, aire de battage tant pour la batteuse venant une fois l’an que pour l’usage du fléau qui perdura pour battre les fèves, les gesses et les haricots secs. En général un ou plusieurs arbres ombrent cet espace qui est souvent ouvert sur les chemins et sur les champs. Les volailles y vont en liberté, elles grattent quotidiennement le sol, explorent, l’herbe n’y pousse pas, les chiens veillent au pas des portes, des treilles courent le long des façades, quelques antiques glycines aussi, un grand laurier-sauce et souvent un vieux buis et toujours un amoncellement d’outils, d’objets, balises du temps et des générations. Il y a très souvent une mare au milieu de la basse-cour ou à proximité.
Beleù ou bélèou ou bélèou be (adv.).- Peut-être. Forme occitane. Le mot était souvent employé dans sa forme occitane dans l’expression française. « Béléou bé » : peut-être bien.
Bellisse (n.f.).- Ile dans la Dordogne. Les bélisses de Pontours en amont de Lalinde.
Bergade (n.f.).- Longue perche à l’extrémité ferrée qu’utilisaient les gabariers de la Dordogne pour propulser les gabarres.
Bêtes (n.f.pl.).- Ce sont les grosses bêtes domestiques, les bestiaux : vaches laitières, vaches de traits, bœufs et rarement chevaux. Ne s’applique ni aux moutons, ni aux volailles.
Bien (n.m.).- Propriété foncière. Parcelle lorsqu’elle est désignée comme la propriété appartenant à telle ou telle personne. « La vigne des termes est un bien de Jean. » Souvent on associait à la terre le cheptel lorsqu’on évoquait le bien. A Montferrand-du-Périgord on connaît précisément la richesse du cheptel de brebis des métairies du château en 1747. Les troupeaux étaient petits. A la métairie de La Meytaderie il y avait un troupeau de vingt-trois brebis, à la métairie de Bois Blanc le troupeau était de vingt-cinq têtes.
Bigot (n.m.).- Petite houe à deux dents légèrement courbes pour sarcler les légumes dans les jardins potagers ou plus généralement les plantes sarclées. Nom impropre de la tranche. « Au bigot le bêchage, cet outil pesant à deux dents. »(Marie ROUANET, Luxueuse austérité)
A suivre... ( tous ces mots sont collectés dans la vallée de la Dordogne en Périgord et dans les communes du sud Dordogne)