L’objet est en jonc tressé, il est aujourd’hui un témoin vernaculaire d’une époque, on ne le trouve plus que dans quelques rares écomusées. Le gueurlinjonc, par allusion au verbe gueurliner (bruit de l’objet agité), est un grelot en jonc dans lequel étaient glissés des cailloux ronds ou des noisettes, tel était le hochet des temps jadis en Berry. C’était sans doute le premier des jeux d’antan puisqu’utilisé par les plus jeunes. À la fin du XIXe siècle on trouve des jeux communs, probablement très anciens comme la marelle ou le chigou à Menetou-Salon (variante locale du chat perché). « Lorsque les enfants se quittaient, le soir, par exemple, le plus agile touchait l’autre en quelque endroit du corps en disant t’as le chigou ! » Ceci indiquait qu’il portait un mauvais sort et ne pourrait s’en débarrasser qu’en touchant un autre enfant tout en prononçant la fameuse formule t’as le chigou ! On jouait aussi aux caillottes qui ne sont rien d’autre que les osselets, ici en petits os du carpe de moutons. On pratiquait les jeux de quilles avec des variantes très diverses. À l’instar de la catrouille à Neuvy-deux-Clochers, une quille rustique que les concurrents devaient abattre avec un palet en silex ou un galet plat de rivière. Dans le nord de l’Indre, l’ethnologue Claude Seignolle évoque le jeu de la clifoire qui n’est autre qu’une sarbacane réalisée dans une tige de sureau évidée de sa moelle, utilisée pour lancer un projectile. C’est encore Seignolle qui évoque la bigarelle, un jeu pratiqué à Mareuil-sur-Arnon par les enfants jusqu’aux années 1940. Il s’agissait d’une sorte de lancé d’une quille que chacun des protagonistes devait renvoyer sans qu’elle ne touche terre. Exercice particulièrement difficile demandant une grande agilité. Bien sûr collectivement dans les cours d’école, on joue à colin-maillard que l’on appelait l’aveuglat dans certains coins de la province, au mouchoir ou à chat perché. Des jeux qui ont souvent franchi les générations.
Je suis en attente d'un inventaire des jeux anciens. Et je cherche la définition du jeu des évalines dont j'ai trouvé la citation chez George Sand et également chez l'ethnologue Daniel Bernard sans autre forme d'explication.
Gueurlinjonc et jeux d'antan
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