J’ai déjà évoqué ici le travail des Pesqueyroux, association de Saint-Capraise-de-Lalinde (Dordogne) et aujourd’hui maison d’édition. Travail remarquable de collectage de la mémoire historique menée avec la rigueur scientifique incontestable. Ce sont en effet des universitaires des facultés Bordelaises qui sont la caution du travail menée par des passionnées.
Le dernier ouvrage sortie est intitulé « La grotte et l’abri préhistoriques de la Cavaille (Couze) » et il est signé Nelly Rigoulet.
Un travail de synthèse de la part de la jeune préhistorienne qui a enquêté sur les deux cavités qui s’ouvrent dans une falaise d’une combe donnant sur la vallée de la Couze. Vallée elle-même majeure pour la connaissance des sites de la préhistoire. Fernand Lacorre indique dans un article ancien qu’il existe quatorze sites palolithiques dans la vallée de la Couze dont la grotte de La Cavaille, l’abri de La Gravette, les sites de Combe-Capelle. « Le fait intéressant, écrit Fernand Lacorre, à noter encore est la diversité des Hommes appartenant à des cultures différentes qui, en voie de migration, à des époques très distantes, ont dû franchir de toute évidence la Dordogne au lieu de Couze, pour s’être fixés dans la zone toute proche dont on vient de parler. Il semble que cet endroit ait été presque de tout temps, pour les Paléolithiques, le point d’aboutissement à cette rivière d’un grand chemin de migration habituellement suivi. Cette raison peut seule expliquer le fait qu’après les fabricants de bifaces, qui ont parcouru les plateaux sous de doux climats, les migrateurs de la période froide, Moustériens, Aurignaciens, Périgordiens des deux âges, Solutréens et Magdaléniens sont arrivés à traverser la Dordogne au même lieu, appelé sans doute par l’attrait de la petite rivière de la Couze et les abris tentants de la vallée. »
La Cavaille est une des deux grottes gravées connues de l’arrondissement de Bergerac. Les parois portent plusieurs gravures relativement estompées dont des silhouettes de mammouths, une tête de cheval, un bovidé et une image vulvaire.
C’est en 1933 que les préhistoriens Fernand Lacorre et son épouse découvrent la grotte.
Nelly Rigoulet a mené une étude systématique de tous les travaux des préhistoriens sur le site, depuis son invention jusqu’à la récente et urgente décision d’inscription du site au titre des Monuments historiques et de fermeture de son accès aux visiteurs en 2007. Elle a dépouillé les actes de la Société Historique et Archéologique du Périgord, elle donne les divers comptes-rendus de visites et montre combien, au travers de tous ces documents, la richesse du site n’a eu d’égale que l’urgence d’en protéger sa pérennité.
* La grotte et l’abri préhistoriques de La Cavaille (Couze) par Nelly Rigoulet. Editions des Pesqueyroux. Contacts : Les Pesqueyroux, mairie de Saint-Capraise de Lalinde 24150 (pesqueyroux@wanadoo.fr)