Béleymas

Publié par Bernard Stéphan sur 17 Octobre 2019, 10:01am

Catégories : #recherches sur le paysage

L'église typée avec son clocher-mur à une seule baie campanaire. (Ph.BS)

Village d'Oc / Mots d'OC.- Nous sommes encore dans le Landais (lo landès), petite région naturelle très boisée au nord de Bergerac. Et nous faisons halte à Béleymas, commune bordée sur sa partie nord par la rivière Crempse qui en fait sa limite. On a trouvé sur cette commune des traces anciennes de présence humaine, vestiges préhistoriques, et traces gallo-romaines. Durant le haut-Moyen âge un castrum sera fortifié, le château de Montaud dont il ne reste rien ou presque. Un mystère d'occupation humaine demeure, il concerne Beleymas, mais avec suffisamment d'incertitude pour être revendiqué par quelques communes voisines. Il s'agit de la bastide (lo bastida) Saint-Barthélémy-de-Goiron fondée en 1316 par le roi d'Angleterre. Il faut croire que cette bastide n'alla pas au bout du projet et que les rares constructions n'ont guère franchi le temps puisqu'il n'en reste rien et on ne sait pas vraiment situer le site de sa fondation.

Au rang du patrimoine, l'église du village est une architecture à clocher-mur avec une seule baie campanaire. Plusieurs vitraux du XIXe siècle ont été réalisés par des maîtres verriers de Périgueux. Cette église a conservé, séparant le chœur de la nef, la sainte-table qui a quasiment disparu de toutes les lieux de culte catholique.

Dans l'église séparant le choeur de la nef, la sainte table qui est aujourd'hui une rareté depuis la réorganisation de l'espace après les réformes de Vatican II. (Ph. BS)

C'est sur cette commune, au lieu-dit Lagudal, où est dressée une stèle mémorielle, que le 11 octobre 1941 les services anglais ont parachuté pour la première fois des hommes et du matériel à destination de la résistance intérieure. C'est ainsi que quatre officiers de l'armée britannique furent ainsi envoyés par Londres. L'opération avait été organisée par Jean-Pierre Bloch, député, grand résistant, membre de la direction de la LICRA, qui avait une maison près de Lagudal sur la commune de Villamblard.

La stèle de Lagudal, en hommage au premier parachutage des services an,glais pour venir appuyer les permiers éléments de la résistance intérieure. (Ph. BS)

C'est sur cette commune, au château de Gamareix, édifice du XVIIe siècle, qu'est né Pierre de Belleyme, géographe sous Louis XV, a qui l'on doit la carte dite de Belleyme qui est une des première carte précise et systématique d'un territoire, en l'occurrence la Guyenne dont une grande partie du Périgord.

Sur la commune située dans le Landais existe la tourbière du Laquin, une rareté naturelle en Périgord, puisque tourbière acide avec une végétation très typée de ces milieux.

Plusieurs lieux-dits de la commune de Beleymas ont des racines occitanes mais aussi d'autres langues qui ont voyagé. Ainsi Les Feyrauds (peut-être d'origine germanique avec fari pour famille et wald pour possession), Lagudal (certains auteurs y voit une origine pré-celtique pour désigner la forêt), Parrouty (de parrot pour désigner le berger. Sans doute le pacage), La Réjaude (composé de rèje pour labours et de l'augmentatif aude. Sans doute la belle terre), La Raboutie (de l'occitan rabio pour ravin qui renvoie au latin rabies pour fureur. Raboutie semble désigner une cavaille au sens de gorge de ruisseau).

Le toponyme Belleymas serait dérivé d'une divinité gauloise, Belisama, vouée au culte du feu et par extension au culte des forges et du métal forgé. Dans sa forme occitane il s'écrit BELESMA et il se prononce Bé'leïma.

* Cette chronique est un rendez-vous hebdomadaire de RVB (Radio Vallée Bergerac) diffusé sur 96,3 MHZ à Bergerac et alentours durant la saison 2019-2020.

Saint-Jean d'Eyraud

Issac

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