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Periberry

Ethnologie, Berry, Périgord, Auvergne, Bergerac, Dordogne, Loire, tradition orale, mémoire paysanne, recherche sur le paysage, randonnées pédestres en Auvergne et Pyrénées, contes et légendes, Histoire.


La Dordogne rivière occitane: la rivière caussenarde

Publié par Bernard Stéphan sur 23 Juillet 2022, 10:54am

Catégories : #recherches sur le paysage

Un air méditerranéen.- La Dordogne va alors entailler les Causse du Quercy avec les grands plateaux de Martel en rive droite et le causse de Gramat en rive gauche. Ici il y a des falaises blanches, des gourgs profonds, des avens creusés comme des entonnoirs appelés aussi igues ou cloups, les eaux s'y engouffrent, s'y perdent et ressortent par le miracle des résurgences. Le paysage est celui des pierres, terres agricoles quadrillées de murets de pierres sèches, cabanes refuges, gariottes ou caselles du Causse ou premières bories qui fleuriront dans le Périgord noir. La Dordogne va prendre le temps des tours et détours, et ainsi dessiner ses premiers grands méandres le long des cingles aux boucles en demi-cercles presque parfaits. Sur ces causses poussent des pelouses calcaires où foisonnent le thym serpolet, l'origan, l'hysope, l'armoise camphrée, le fenouil, les genièvres, etc . Ces pelouses sont particulièrement riches en orchidées. La rivière longe les falaises, arrose Carennac, classé plus beau village de France, construit autour de l'église, du cloître et du château des Doyens. Pays des pierres blondes, des tuiles rouges, des noix, des truffières. Une escapade sur le causse, et pas loin vous irez jusqu'à Rocamadour peut-être le temps d'un pèlerinage dans cette cité qu'on appelle « le village vertical ». Allez, avant de regagner la vallée quelques expressions de l'occitan quercynois de Rocamadour : « Yo pas pélo ! » Qu'on traduirait en français régional par « il n'y a pas pélou » pour « il y a personne ». Une garrouste de « garrousta » désigne la terre en friche où pousse un taillis épineux.

Rocamadour sur sa falaise.

Revenons à la rivière dont le mot « riviera » désigne en Quercy (mais aussi dans le sud du Périgord) la vallée et non le fleuve. Nous sommes dans le pays de Fénelon, l'évêque et écrivain qui dans Les Aventures de Télémaque devait penser à sa Dordogne lorsqu'il écrivait : « Les générations des hommes s'écoulent comme les ondes d'un fleuve rapide(...) » Ces ondes vont voisiner avec la grotte de Lacave. Grotte ici se dit crosa (crose) mais on trouve aussi le mot balma qui a donné le toponyme Beaume.

La grotte de Lacave.

Cette grotte de Lacave est un réseau souterrain dont les concrétions ont été sculptées par l'eau au cours de milliers d'années. La rivière longe la petite ville de Souillac qui fut jadis un des grands ports gabariers. C'était ici une étape de la rupture de charge, les gabarres à la remonte terminaient leur voyage là, au port de Larroumet, pour y décharger le sel de mer et les épices. Pour la descente les gabares étaient chargées de merrains, de châtaignes, de fromages et plus en aval de vins. L'activité bâtellière fut telle à Souillac qu'on aménagea un second port, celui dit des Cuisines. La rivière s'en va alors saluer le château de Fènelon où l'écrivain évêque naquit en 1651 et elle aborde son premier grand méandre avec le cingle de Montfort dont le château, qui domine en vigie, fut propriété de l'écrivain Jean Galmot.

Le château de Fènelon. (Ph. BS)

 

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