Un moulin des coteaux en Périgord.- Au sud de la Dordogne, sur les coteaux de la rive sud de la vallée de la Couze, le hameau de Couirac sur la commune de Bourniquel. Sur les tertres de ce Périgord méridional une dizaine de moulins à vent ont tourné, certains jusqu’au début du XXè siècle. A l’instar du moulin de Couirac qui a conservé sa tour dressée sur une esplanade et qui est en restauration. Sa datation est incertaine, toutefois on sait qu'il est antérieur à 1845, date de la finalisation du cadastre Napoléon et même à 1835, date de l'enquête de Cyprien Prosper Brard qui cite ce moulin à vent équipé d'une meule.
Entre 1890 et 1910
Les moulins à vent des coteaux de la Couze étaient-ils pivotables pour prendre le vent ? Au village de mon enfance, les témoins les plus âgées se souvenaient de leurs « anciens » allant moudre à Couirac. Ces témoins se confiaient en 1970, évoquant des souvenirs de leurs anciens évoquant eux-mêmes une vie quotidienne entre 1890 et 1910 date des dernières années probables du fonctionnement du moulin.
En attendant le vent d'autan ou le vent de Bordeaux
Selon leurs dires, ce moulin ne tournait pas souvent. Il attendait le vent d'autan ou le vent d’ouest dit "vent de Bordeaux". Lorsque les ailes de Couirac ne tournaient pas, ceux du village emportaient les grains à moudre sur la rivière au moulin de Bayac, au pied du château, et à partir des années 1930 au moulin de La Taillade, toujours sur la vallée de la Couze. La disparition des moulins à vent aurait deux origines: d'une part la concurrence efficace des moulins à eau dont la technologie améliorée permettait de moudre des quantités beaucoup plus importantes de grains sans être dépendant des aléas de la météo, d'autre part la volonté des propriétaires de démanteler les moulins à vent assujettis à une forte fiscalité lorsqu'ils étaient en état de marche.
Toiture en bardeaux de châtaigniers
Le moulin de Couirac vient de retrouver sa toiture en octobre 2018, travail de précision d'un artisan locale pour cette couverture en bardeaux de châtaigniers appelés aussi essentes.
La restauration se poursuit puisque les planchers délimitant les divers étages ont été posés. Prochaine étape, la reconstruction de l'escalier. A noter un élément assez énigmatique, il existe au rez-de-chaussée de ce moulin une cheminée avec un conduit qui sort vers l'extérieur à environ quatre mètres de hauteur. A quoi servait la cheminée à questionné le propriétaire et restaurateur de la bâtisse ? La plupart des moulins disposaient ainsi d'une cheminée en rez-de-chaussée. Le meunier ou son commis était logé dans une pièce de vie au rez-de-chaussée, la cheminée était bien le seul élément de confort de cet espace réduit.