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Ethnologie, Berry, Périgord, Auvergne, Bergerac, Dordogne, Loire, tradition orale, mémoire paysanne, recherche sur le paysage, randonnées pédestres en Auvergne et Pyrénées, contes et légendes, Histoire.


Bergerac: 4/ Au pays des parpaillots

Publié par Bernard Stéphan sur 9 Août 2022, 08:26am

Catégories : #Histoire, mémoire vivante

Mots d'Oc, Ville d'Oc/ Bergerac (4).- Aujourd'hui nous allons tenter de regarder le Bergerac protestant. Les premières manifestations des protestants dans le sud-ouest sont attestées vers 1529 avec une exécution à Bordeaux en 1530. On trouve un culte pour la religion Réformée dans l'entourage de certains nobles de la vallées de la Dordogne à partir de 1531. Vers 1540 la nouvelle foi se répand, trouve de nombreux adeptes, des pasteurs et les affrontements avec les catholiques commencent. L'aristocratie de la vallée est sensible aux prédicateurs de la nouvelle foi qui peu à peu s'installe en bergeracois, jusqu'à Limeuil et développe des zones de très fortes influences à Saint-Foy et bien sûr à Bergerac. A partir de 1558 l'église réformée de Bergerac s'organise officiellement. Le parlement de Bordeaux constatera qu'en 1560 à Sainte-Foy, sur 3000 habitants ne restent que 28 pratiquants catholiques. En 1562 nombreux troubles, on se bat pour la religion, il faudra l’Édit d'Amboise en 1563 qui reconnaît le culte protestant pour trouver un peu de répit. A partir de 1566 reprise des troubles et période dite de la seconde guerre de religion. Le 29 juillet 1576 Henri de Navarre passe à Bergerac. Les guerres vont se succéder jusqu'à l’Édit de Nantes de 1598. On a observé au XVIIè siècle le rôle prédominant de l'imprimerie à Bergerac. Elle est incontestablement dûe à la présence active des protestants qui veulent diffuser leurs idées grâce au livre. On y parle notamment de l'atelier de l'imprimeur Gilbert Vernoy. En 1562 le Temple sera détruit.

En Périgord on a longtemps désigné les protestants sous le terme de parpaillots. Le mot vient de l'occitan parpaillo ou parpallol ou parpaillou  pour papillon et plus précisément papillon de nuit ou phalène. Sa variante est parpailholo en dialecte limousin. L'origine est sujette a débat entre ceux qui y voient l'allusion à l'insecte qui va de fleur en fleur comme le protestant qui va d'une religion à l'autre, ou les adeptes de Jean Parpaille, chef calviniste en Avignon. L'écrivain Eugène Le Roy avait intitulé son dernier roman Le Parpaillot, il y raconte la vie dévouée d'un médecin de campagne protestant, dans la Double du Périgord. Ce livre sera republié sous le titre de L'ennemi de la mort.

A noter la présence en Bergereacois, devant les maisons ou sur certaines places publiques, de l'arbre des parpaillots, à savoir lo pinier, le fameux grand pin maritime, qui était un marqueur symbolique de la communauté protestante. Dans la même famille lexicale on trouve la pinière, de l'occitan piniero (la forêt de pin). Qui prend la forme de pignada en dialecte gascon. Quant à la pinha, il s'agit de la pigne ou pomme de pin.

Lorsque eut lieu la révocation de l’Édit de Nantes en 1685 une partie de la bourgeoisie protestante de Bergerac s'exila à Utrecht en Hollande et ceci eut pour conséquence le développement d'un commerce actif des vins de Bergerac vers cette ville.

 

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