La halle de Montferrand-du-Périgord, à proximité de l'église. (Ph. B.S.)
Mots d'oc, village d'Oc/ Montferrand-du-Périgord.- Je commence cette chronique avec le village de Montferrand-du-Périgord (Dordogne). Sur la vallée de la Couze, ce village de pente s'établit au pied du château fort dont la partie la plus ancienne date du XIIè et est l'illustration d'un bastion féodal. La rue centrale, la carrière (de l'occitan carriero avec sa variante limousine charreiro), est un long raidillon qui fut longtemps un calvaire pour les attelages. Elle longeait ainsi de nombreuses boutiques et la forge ou œuvrait lo faure (haure en gascon). Ce mot a donné le patronyme Faure, très commun en Périgord. Sur la place de Montferrand-du-Périgord se dresse la halle couverte du XVIè siècle, un édifice remarquable reposant sur 16 piliers (24 à l'origine). C'est un acte du roi Henri II du 12 janvier 1561 qui octroya à Montferrand le droit de tenir 4 foires annuelles (de l'occitan fiero) et un marché (de l'occitan merca) chaque lundi et donc le droit d'édifier une halle. Cette vaste halle a longtemps été un abri à carrioles et à charrettes. Je l'ai connu enfant comme couvert pour le bal annuel de la fête votive de la saint Christophe (la vote de l'occitan voto ou buoto en Quercy) et son lendemain, (la revote) avec sa course cycliste qui justement avait pour secteur très difficile du circuit le fameux raidillon qui vient de la vallée de la Couze et remonte dans le cœur du village qu'il traversait. A un kilomètre du bourg, au milieu du cimetière la chapelle Saint-Christophe (la capela en occitan) est un édifice aux murs de la nef et du chœur peints de fresques inspirées de scènes bibliques.
Le toponyme Montferrand-du-Périgord, en occitan, s'écrit Mont Ferrand de Périgord et se prononce [mũnfe’rɑ̃n] [deperi’gɔr] (mounféran dépérigor).
* Cette chronique est un rendez-vous hebdomadaire de RVB (Radio Vallée Bergerac) diffusé sur 96,3 MHZ à Bergerac et alentours durant la saison 2017-2018.