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Periberry

Ethnologie, Berry, Périgord, Auvergne, Bergerac, Dordogne, Loire, tradition orale, mémoire paysanne, recherche sur le paysage, randonnées pédestres en Auvergne et Pyrénées, contes et légendes, Histoire.


14-18 vécu du Périgord

Publié par Bernard Stéphan sur 11 Novembre 2024, 08:19am

Catégories : #Histoire, mémoire vivante

14-18 vécu du Périgord
14-18 vécu du Périgord
14-18 vécu du Périgord
14-18 vécu du Périgord
14-18 vécu du Périgord
14-18 vécu du Périgord
14-18 vécu du Périgord
14-18 vécu du Périgord
14-18 vécu du Périgord

La Dordogne, lointain arrière. La Dordogne était un département du lointain arrière, dont pas directement confronté à la ligne de front toutefois le département a subi de lourds contre-coups du conflits, certes par la mobilisation de ses hommes et par le nombre de morts, mais aussi par d'autres conséquences.

Le contexte :

  • grande mutation des sociétés européennes en pleine croissance industrielle et en pleine croissance coloniale

  • Nouveau grand exode rural avec une très forte demande de main d’œuvre ouvrière. On est encore essentiellement dans un mouvement de migrants de l'intérieur. C'est l'époque où on va assister à la chute de la rente foncière, au démembrement des grands domaines, à une grande crise du métayage et à un départ des bras vers les villes.

  • Cette crise démographique sera souvent spectaculaire, elle va conjuguer l'exode et l'hémorragie des victimes de la guerre. Un exemple : en 1911 il y a 1.275 habitant à Beaumont-du-Périgord, on n'en recense plus que 1.052 en 1921. Le département de la Dordogne recense 452.9000, habitants en 1901, il n'en a plus que 396.700 en 1920. (15.732 morts de la guerre donc ; il y a un déficit de de 40.468 personnes)

  • Le contentieux Franco-Allemand : on est nostalgique des provinces perdues depuis la guerre de 1870 (L’Alsace et une partie de la Lorraine). On entretient l'idée de la revanche que l'on retrouve à l'école avec les entraînements para-militaires des enfants et les chants patriotiques.

  • Une situation militaire compliquée. On constate que la France est en déficit de moyens, d'hommes et aussi de matériel. En 1912 la France a un déficit de 335.000 soldats par rapport à l'Allemagne. D'où la loi des 3 ans. Elle avait pour objectif d'imposer aux conscrits, sous les drapeaux pour 2 ans, une année supplémentaire. L'opinion publique fut très divisée entre les troisannistes et les antritroisannistes. Jusqu'aux soldats qui organisèrent des actions de contestation. Du jamais vu. Le vendredi 23 mai 1913, en fin de journée, à Brive (Corrèze), 250 soldats du 12è RI se rassemblèrent dans la cour de la caserne et manifestèrent bruyamment en huant le projet. Le 19 juillet 1913, la loi des trois ans est votée. Les conscrits de la classe de 1911 (donc nés en 1891) qui se préparaient à regagner leurs foyers apprirent qu'ils devaient rester sous les drapeaux jusqu'en septembre 1914. On sait alors que les survivants y resteront jusqu'à l'été 1919.

  • Sur le plan politique au niveau européen le paysage s'est organisé depuis 1907 en deux blocs. La triple Entente avec France, Russie et Royaume-Uni d'un côté et la Triple Alliance avec Allemagne, Autriche-Hongrie et Italie de l'autre côté. La triple Entente a organisé de très grandes manoeuvres dans le Berry en 1913 avec des milliers d'homme et en présence notamment des États Majors Français et Russe au grand complet.

  • En politique intérieure, depuis le 18 février 1913, Raymond Poincaré est président de la République. Le député de la Creuse René Viviani est président du Conseil, chef du gouvernement et ministre des affaires étrangères. C'est lui qui signe la déclaration de guerre à l'Allemagne et l'ordre de mobilisation générale. En bergeracois le député est Henri Chavoix, du parti radical socialiste qui a succédé, aux élection de mai à Adrien Gouyou-Beauchamps, le maire de Pontours, républicain libéral catholique.

 

 

 

Le fameux 1er août 14 : le tocsin sonne, les hommes et les femmes des campagnes se figent, surpris en pleines moissons.

C'est à 4 heures de l’après-midi, le 1er août que le tocsin sonne.

Dans le bas-pays du Périgord, en Bergeracois, on dit volontiers alors « à 4 heures tantôt ». L’heure légale est récente. C’est un décret de 1911 qui a fixé l’heure de Paris comme heure unique sur tout le territoire national. Il y faudra pourtant du temps pour qu'elle entre dans l'usage quotidien.

 

La date du 1er août 14  renvoie à deux phénomènes souvent évoqués dans les carnets de guerre et dans les chroniques historiques qui méritent deux questions :

1.- Est-ce comme on l’écrit le temps de la moisson ? Pourquoi est-il si décalé dans l’été par rapport aux moissons d’aujourd’hui ?

2.- Quel temps faisait-il ce jour-là, en plein milieu de l’été?

Toutes les chroniques évoquent « le temps des moissons ». Avec même cette remarque : « Surpris par le tocsin, dans les champs, en pleine moisson… » Plusieurs notes évoquent le début du tocsin à 4 heures de l’après-midi et d’autres parlent de  « 9 heures du soir » . Il semble bien en effet que les télégramme des préfets soient adressés aux maires peu avant 16 heures. Mais la France de 1914 est lente. Quelques territoires sont touchés  seulement en fin de journée. En ce premier jour du mois d’août, le jour s’étire, probablement chaud, cette France paysanne est encore aux champs. Il fait ce jour-là 31°C à Châteauroux au plus chaud de la journée. 

La revue « Terrain»  dans son n°34 (2000) a ainsi évoqué la météo de cette journée : « Le 1er août 1914, la France veille sur ses champs et sur ses récoltes. Le temps est lourd, lent, sans vent et sans bruit, étouffant de chaleur et de vide. »

 

Et l’historien Jean-Baptiste Duroselle a posé la question qui résumerait l’état d’esprit des campagnes en cette journée d’alerte : « Qui va faire la moisson imminente ? Et comment, avec la réquisition de nombreux chevaux, pourra-t-on labourer en octobre, si toutefois, par impossible, la guerre n’est pas encore gagnée et terminée ? »

Le 1er août 1914  on est bien en pleines moissons. Par rapport à aujourd’hui la moisson est plus tardive. Ajoutons que la printemps et le début de l'été ont été très pluvieux, retardant d'autant la maturité des céréales. Et lorsqu'on parle moisson en 2017 on évoque une seule étape, celle du passage de la moissonneuse-batteuse dans les champs. En 1914 on évoque trois étapes pour la même moisson: le fauchage proprement dit avec la mise en javelles et gerbes, le stockage en gerbiers et enfin de dépiquage ou battage.

En 1914, dans la grande diversité des terroirs on bat encore avec le fléau dans les plus petites métairies, en particulier dans la montagne Limousine, dans le Ségala, sur les plateaux du Périgord noir. Les premières moissonneuses lieuses mécaniques sont arrivées au début du siècle, les batteuses fixes entraînées par les locomobiles à vapeur tendent à se multiplier, elles sont omniprésentes dans les grandes pays céréaliers.  Mais c’est bien au mois d’août, après le fauchage, la mise en javelles et gerbes, l'empilemeent en gerbiers, qu’ont lieu les battages. La date du 1er août marquant alors la période médiane des moissons.

Peut-on en outre considérer que le réchauffement climatique a participé dans la seconde moitié du XXè siècle à l’avancée de la date des moissons ? L’historien Philippe Wolff auteur de nombreuses monographies régionales dans le Midi et notamment de Commerces des céréales à Toulouse au XIVè et XVè siècle évoque des années de moisson « fin août ». Il faut aussi noter que le XXè siècle, avec la recherche agronomique, a imposé des céréales précoces loin des variétés rustiques d'alors.

Et à l'évidence après le 2 août 1914 la poursuite de la moisson va être particulièrement difficile. Car ce sont 3,7 millions de jeunes hommes paysans qui sont mobilisés sur 5,2 millions d'hommes valides à la terre à ce moment-là.

On s'inquiète déjà des pénuries alimentaires. Car non seulement les moissons ne sont pas finies, mais les boulangers sont mobilisé. Ce qui fait écrire au préfet de la Dordogne, dans une note au ministre de l'intérieur, début août 14, la remarque suivante : « Il est certain que le problème de l'alimentation en pain des villes de Périgueux et de Bergerac sera difficile à résoudre du fait du départ des professionnels... »

                                                               

 

 

La mobilisation… Alors on part. Mais contrairement à une légende on revient de cette idée qu'on part la fleur au fusil, joyeux en chantant.

On célèbre avant de partir. C'est ainsi que le 2 août 1914, au crépuscule, alors qu'un orage fait tomber une pluie diluvienne sur Bergerac, un rassemblement patriotique est organisé dans les rues de la sous-préfecture. Un défilé de la population célébrant la guerre et la revanche est organisé rue Neuve, il est ouvert par la fanfare militaire du 108è Régiment d'Infanterie et par un détachement de ce régiment. Le régiment est commandé par le Colonel Aurousseau. Le Journal de marche du régiment montre que le 108è RI sert dans les Ardennes en août, il est engagé dans la bataille de la Marne du 5 au 13 septembre, il est sur le front de l'Artois en 1915, en 1916 il participe à la Bataille de Verdun, en 1917 il participe à plusieurs offensives en Champagne avant de partir vers l'Italie à parti de Novembre où il est engagé sur le lac de Garde et il va faire une longue campagne d'Italie fin 1917 et jusqu'à novembre 1918.

L'historien Jean-Jacque Becker a fait un sort à ce récit quasi mythologique dans sa thèse publiée en 1977 sur le thème suivant : L’Opinion publique française et les débuts de la guerre de 1914 . Beaucoup de témoins indiquent qu'au moment où on entend le tocsin c'est le silence qui fige les gens. L'écrivain Léon Werth a ainsi raconté dans ses carnets : « Les hommes sont silencieux, ils parlaient peu ; personne ne parlait d'ailleurs ».

L'historien Pierre Miquel auteur de La Grande Guerre, chez Fayard, a ainsi raconté la mobilisation annoncé dans un régiment à Périgueux : «  Au 50è régiment d'infanterie à Périgueux, le chef de Bataillon Blondout descend du bureau du colonel, un papier à la main. Sans avoir été appelés par aucune sonnerie, officiers et hommes de troupe, accourent vers lui de tous côtés. On fait cercle. Il dit : « Attendez un peu, tout à l'heure je vous permettrai un cri, un seul. » Il lit l'ordre de mobilisation générale. Puis il ajoute : « Et maintenant vive la France ! » Et la foule des soldats répète en un cri immense, joyeux et enthousiaste : « Vive la France ! » Quelques semaines plus tard, le chef de bataillon Blondout était tué au combat. »

Le Colonel Léon Aurousseau... Il était originaire de St Estèphe (Dordogne). Alors ce Colonel Aurousseau va vivre une courte guerre terrible. Il a eu eu longue carrière dans la coloniale, notamment en Afrique du Nord après avoir débuté déjà sur le front de l'est pendant la guerre de 1870.

Atteint par la limite d'âge, il doit partir à la retraite le 1er septembre 1914. Avec la déclaration de guerre, il est maintenu à la tête de son régiment. Et il est d'ailleurs au 1er rang, le soir du 1er août 1914, quand le régiment défile au centre de Bergerac dans une retraite aux flambeaux, ovationné par la population qui lui témoigne ses encouragements.

La famille du colonel est totalement mobilisée puisqu'il a deux fils, eux aussi militaires, l'un est sous-lieutenant à Bordeaux et l'autre est sergent au 108è.

Dès le début de la guerre, le régiment quitte Bergerac le 6 août.

Le 21 août, le régiment est engagé dans une offensive dans les Ardennes, dans la forêt d'Herbemont en Belgique, dans le cadre de la bataille des frontières.

L'aîné des fils Aurousseau, sous-lieutenant, est tué au front dès le 20 août. C'est le début d'un cycle tragique pour la famille Aurousseau.

Le fils cadet du colonel, le sergent René Aurousseau, est tué à son tour. La bataille des frontières est un échec, c'est le repli des armées qui vont se fixer sur la Marne où va débuter la première bataille de la Marne. C'est là, le 8 septembre, qu'une balle vient blesser très gravement le colonel à une cuisse. Il va être hospitalisé à l'arrière, il ne s'en relèvera pas, il meurt à Paris le 14 septembre. Il sera enterré à Bergerac le 26 octobre, toute la ville suit le corbillard dans une très grande émotion.

Le 20 janvier 1990, à titre posthume le colonel Aurousseau a été nommé Général, par décret du Président de la République.


 

Les femmes dans la guerre.- Avec le départ de près de 4 millions d'homme, les outils de production vont être repris par les femmes. Elle vont par exemple être occupés dans les ateliers de fabrication d'armement et dans les nouveaux ateliers créés par nécessité devant la forte demande d'obus notamment. Ainsi l'atelier du PO à Périgueux. Il s'agit à l'époque d'une des six grandes compagnies de chemin-de fer. Le PO (Paris-Orléans) dessert la zone sud-ouest de la France avec pour tête de réseau la gare de Paris-Austerlitz et celle d'Orsay. Les dessertes du département de la Dordogne dépendant du PO. Les ateliers de Périgueux sont réquisitionnés pour les transformer en ateliers de fabrication de matériel militaire et d'armes. C'est ainsi qu'on va y fabriquer des obus. Mais il faut trouver des bras. En effet les effectifs des ateliers ont fondu avec la mobilisation, la majorité des ouvriers est au front. Ce sont donc des intérimaires qui vont être appelés dans les ateliers, des femmes et des travailleurs coloniaux (chinois et tunisiens).

Les femmes vont avoir un rôle éminent dans la guerre, car gardiennes de l'arrière et acteurs clé de l'économie.

Dès le 2 août 1914 le président du Conseil, René Viviani, fait appel aux femmes français dans une affiche placardée sur tous les murs de France.

Il y écrit notamment : « Je vous demande de maintenir l'activité des campagnes, de terminer les récoltes de l'année et de préparer celle de l'année prochaine. Vous ne pouvez pas rendre à la Patrie un plus grand service. (…) Remplacez sur le champ du travail ceux qui sont sur le champ de bataille. Préparez-vous à leur montrer demain la terre cultivée, les récoltes rentrées, les champs ensemencés ! Il n'y a pas dans ces heures graves de labeur infime, tout est grand qui sert le pays. Debout, à l'action, au labeur ! Il y aura demain de la gloire pour tout le monde »

Il y a six figures féminines emblématiques de la Grande guerre.

1/ Les marraines de guerre

Ce sont des femmes, souvent des jeunes femmes qui vont être choisies pour correspondre avec des poilus et ainsi leur remonter le moral. Il y aura des histoires extraordinaires de rencontres après la guerre et de mariages.

2/ Les anges blancs (ce sont les infirmières)

Elles vont être emblématiques de tout le système de santé et elles seront souvent à la pointe des innovations pour aller soigner les blessés au plus près du front.

3/ Les munitionnettes (ce sont les femmes qui deviennent ouvrières dans les usines)

Elles vont fabriquer l'armement et notamment les obus dont la demande de l'artillerie est très importante.

4 / Les veuves.

Figures qui ne va cesser de croître et d'être visible puisqu'elles sont toutes de noir vêtue et elles portent le voile en crêpe noir. Elles seront 650.000 à la fin de la guerre.

5/ L'épouse seule et travailleuse qui prend les reines de la ferme, travaille aux champs.

C'est elle qui set célébrée par les autorités et qui est mise en exergue sur l'iconographie patriotique.

6/ La mère qui élève seule les enfants et veille sur les anciens des générations passées.

Elle aussi elle est méritante et ainsi célébrée par les autorités.

La guerre, malgré elles a donné l'autonomie aux femmes et a développé un fort sentiment d'émancipation. Les mouvements suffragistes, déjà connue avant-guerre, en Angleterre, ont progressé et on gagné en France. Au point que l'idée du suffrage universel ouvert aux femmes a fait son chemin. A partir de 1917, des projets de loi se font jour dont même celui de l'ultra-conservateur Maurice Barrès qui veut réserver le droit de vote aux seules veuves. Finalement, viendra en débat en 1919, devant la Chambre, le projet dit Dussaussoy qui ouvre le suffrage universel à toutes les femmes à partir de l'âge de 30 ans. Si la Chambre vote pour, le Sénat, très conservateur et très misogyne repousse. Et rien ne se passera avant la Libération.

 

A Bergerac un camp d'internement.- Dès l'automne 1914 de nombreux sites seront transformés en camps d'internement pour civils autrichiens et allemands, pour tous les suspects de liens avec l'ennemi présent sur le territoire national et aussi les ressortissants des pays neutres.

Il y aura 60.000 internés sur le territoire national qui seront répartis dans 70 camps. Ces camps sont ouverts au plus loin du front et des frontières dans le sud, le sud-ouest et le long du littoral Atlantique.

Les préfets sont chargés de proposer une liste de camps. On va ainsi les créer dans des écoles, des casernes, des usines, des forts.

C'est ainsi que la fabrique Mermot à Bergerac est réquisitionnée pour y accueillir des internés autrichiens et allemands.

A ce stade il faut ajouter qu'au début de la guerre un mouvement de rumeurs a fait courir la peur de la cinquième colonne, la peur des agents de la Prusse et de l'Autriche sur le territoire. C'est encore Pierre Miquel qui raconte la scène suivante : « En Dordogne, les jeunes gens de Périgueux arrachent les panneaux-réclame BOUILLON-KUB, persuadés que ces pancartes contiennent des indications pour l'armée allemande. Le gouvernement, devant les manifestations inquiétantes de même nature, fait enlever partout les pancartes... A Périgueux, on brise le magasin d'un horloger du nom de Schoke, Allemand marié à une Française. La foule l'accuse d'avoir crié « Vive l'Allemagne ! », et il faut faire garder sa maison. Il y a des incidents dans toute la Dordogne où les gens des châteaux sont soupçonnés d'avoir des liens avec l'Allemagne. »

 

Les hôpitaux auxiliaires.- Dès fin août 1914 l'afflux massif des blessés, la diversité des blessures, conduit rapidement les autorités a créer des niveaux divers d'hôpitaux auxiliaires. Sur tout le territoire national 10.000 hôpitaux furent créés sur le territoire, répartis sur 3.000 communes. En Dordogne, 24 localités sont concernées pour 74 hôpitaux et un total de 3.720 lits en 1914. Le 22 septembre 1914, un courrier du Général commandant la douzième région militaire, était envoyé à Antoine Canal, préfet de la Dordogne, lui demandant de réquisitionner les établissements scolaires en vue d’y établir des hôpitaux militaires.

Dans le sud du Périgord on en trouvait à Beaumont, à Lalinde, à Belves, à Cadouin, au Buisson, à Issigeac, à Monsac.


 

HA n° 16  Beaumont-du-Périgord - Ancien couvent et écoles communales primaires - - 102 lits - SSBM - Fonctionne du 16 septembre 1914 au 23 décembre 1918 - Reçut 1135 blessés et malades hospitalisés - Chirurgie de catégorie C.

HB n° 24 bis  Lalinde - Couvent-ouvroir Sainte-Marthe - 35 lits - Fonctionne du 13 septembre 1914 au 31 décembre 1915.

HB n° 84 bis  Monsac - Orphelinat, gare de Couze, canton de Beaumont - 25 lits - Fonctionne du 8 septembre 1914 au 30 novembre 1916.

HB n° 96 bis  Le Buisson - Maison d'école - 35 lits - Fonctionne du 12 septembre 1914 au10 juillet 1916 - 

Les trains sanitaires d'évacuations des blessés arrivaient en gare du Buisson.

Les convalescents les plus valides étaient organisés en escouades de travailleurs souvent répartis dans les fermes au plus près des hôpitaux auxiliaires.

Industrie de guerre : la poudrerie de Bergerac.- Face aux menaces et la la nécessité de produire à grande échelle du matériel de guerre, le gouvernement va être confronté à la nécessité d'implantations des fabriques, qu'il s'agisse des fabriques de canons ou de poudre. C'est donc en 1915 que la décision est prise de créer une usine des poudres, au sud de la Loire, assez loin des lignes de front, pour éviter de tomber aux mains de l'ennemi en cas de fort repli des troupes.

Pourquoi à Bergerac ? Loin du front, relié au port de Bordeaux par le train et la rivière, proche du tout nouveau barrage de Tuilières qui pourra l'alimenter en électricité, le site a des atouts. Et politiquement, une bonne fée le soutient au plus haut niveau : monté à Paris après avoir été à l'origine du barrage en question sur la Dordogne, un enfant du pays, l'ingénieur Albert Claveille, originaire de Mouleydier. Il cumule les postes de directeur des chemins de fer de l'Etat et de patron des fabrications d'artillerie. Il sera sous-secrétaire d'État aux transports du 14 décembre 1916 au 12 septembre 1917 dans les gouvernements Briand et Ribot, ministre des Travaux publics et des transports du 12 septembre 1917 au 20 janvier 1920 dans les gouvernements Painlevé et Clémenceau et sénateur de 1920 à 1921.

La construction de l'usine va aller très vite à partir de l'été 2015 et les premiers ouvriers arrivent en novembre. C'est un vaste ensemble ceint de hauts murs sur une emprise de 230 hectares. L'usine va produire et monter en puissance jusqu'à l'armistice de novembre 1918.

On va avoir un centre de fabrication avec un effectif énorme qui est un effectif de guerre. Des effectifs ne cessent de croître, atteignant 10.200 ouvriers en janvier 1917 et près de 25.000 en 1918. Parmi eux, 5.000 femmes, principalement des Bretonnes recrutées par la poudrerie de Pont-de-Buis (Finistère) ainsi que des jeunes âgés de 16 à 18 ans, des hommes du service auxiliaire, des mutilés et blessés de guerre, des ouvriers poudriers provenant d’autres usines, des réfugiés français et belges, dix détachements de tirailleurs algériens, des Sénégalais et des Annamites, quelques Chinois, des Grecs, des Serbes et des Portugais, plus quelques prisonniers de guerre allemands. Il semble même que l’on ait tenté, sans succès, d’employer une centaine de détenus de la prison Saint-Lazare (Paris).

La période sera marqué par des épisodes graves amplifiés par la densité du nombre des travailleurs. Ainsi la grippe espagnole qui va frappé et les rixes interraciales. En janvier 1917 une bataille rangée met aux prises 500 Chinois et 250 Algériens : on relève un mort (un chinois) et une soixantaine de blessés. 

Economie de guerre veut dire qu'on vit sur le site dans des baraquements dans des conditions militaires, il y a les cantines, un véritable service d'intendance et un accompagnement y compris des loisirs. Tout cela est possible dans un esprit d'organisation militaire dans le but de la défense de la patrie. Ce qui n'existera plus dès lorsque sonnera l'armistice.

Le caricaturiste Sem.- Le caricaturiste Sem, originaire du Périgord, parent d'une famille de Pontours, réalise plusieurs reportages dans les tranchées. Connaissez-vous Georges Goursat ? Voici un nom qui est d'abord une signature. Cet originaire de Périgueux, né en 1863, était apparenté avec une famille de Pontours. Le petit Georges a une âme et une main d'artiste dès sa jeune enfance. Il va révéler son talent de caricaturiste et de croqueur de scènes de la vie quotidienne au lycée de Périgueux. Et il fera ainsi ses permières armes de dessinateur de presse en publiant quelques illustrations dans une revue locale « L'Entracte périgourdin » au milieu des années 1880. Curieux de cette France qui bouge, il va quitter Périgueux, passer quelques temps à Bordeaux où il se lia avec un certain Paul Berthelot, rédacteur en chef du journal La Gironde et monter à Paris où il arrive en 1900 pour y découvrir le monde foisonnant, on est en pleine Exposition Universelle. Il va rapidement rencontre des dessinateurs, caricaturistes, journalistes et ainsi se faire ouvrir les portes du Paris intellectuels. Il va rencontrer le grand monde, croquer le tout Paris dans ses carnets (on dit que c'était un croqueur de silhouettes), publier des albums et même écrire des chroniques mondaines dans plusieurs revues et journaux.

En 1914 SEM âgé de 50 ans n'est pas mobilisable. Mais il va être envoyé au front par un journal, « Le Journal », pour des reportages, il va y retourner, accumuler les croquis et dessins, publier dans plusieurs journaux ainsi que dans des albums, le plus complet étant « Un Pékin au front » qui sort en 1917. Il publie aussi des textes de reportages dans divers journaux dont Fémina, Le Journal, Les Annales.

Il meurt en 1934.

Paroles de poilus.- Rémy Marmier, cultivateur originaire de Fumel en Lot-et-Garonne. Il est dans la 14è Compagnie du 215è RI d'Albi. Le régiment est engagé dans la bataille du Chemin des Dames et c'est là, le 1er août 1917 que Rémy Marmier est blessé. Il sera amputé d'une jambe et va aller d'hôpitaux en hôpitaux, Le Mans notamment et enfin Toulouse. Il sera de retour dans la ferme près de Fumel. Il sera reconnu invalide permanent, ce qui ne l'empêche pas de reprendre les travaux agricole avec sa jambe de bois.

Alors peut-il y avoir de la haine ou du ressentiment ? Voici ce qu'écrit le 13 novembre 1914 Charles-Paul Nogué, originaire de St Astier, à sa femme Isabelle, caporal cycliste au 340è RI : « Je t’assure qu’on n’éprouve aucune / sensation désagréable de voir des morceaux / de cadavres de Boches. Par contre, on / ressent je ne sais quel violent serrement de /cœur lorsque ce sont des pantalons / rouges qui gisent sur le sol. Entre nos / deux races, il y aura désormais une / barrière infranchissable./ »

La correspondance de guerre du lieutenant Robert Mazel du 8è régiment de chasseurs à cheval. C'est une correspondance de 4 ans puisqu'il sera tué en 1918. Il correspond avec sa sœur et sa mère. C'est une famille de militaire, son père Olivier Mazel est général. Il demeurait à Cénac au château de Sibeaumont.

«  Il pleut encore aujourd'hui. Je n'ai pu être relevé hier, car les boches attaquent fort en Argonne. Je ne compte pas l'être avant dimanche. Nous sommes dans la boue et il pleut dans ma cagna. A part ça tout va bien (...) » Lettre du 16 juillet 1915.

Bertrand Valade est originaire de Clermont-de-Bauregard, cultivateur né le 16 août 1879. Il est donc de la classe 1899. Il est affecté au 96è Régiment Territorial d'Infanterie. Il est blessé le 17 avril 1917. On lui connaît une lettre à sa mère datée du 18 avril dans laquelle il écrit simplement : "Le 18 Avril 1917, Ma chère mère, J'ai été blessé le premier jour à la jambe gauche mais très légèrement seulement. »  . Il meurt le 1er mai.

A lire aussi, en ligne sur internet le carnet, de guerre d'Arthur Laflaquière, instituteur à Bergerac. Il y raconte sa guerre au jour le jour. Ainsi cet extrait, une scène datée du 17 septembre 1914, sa première confrontation des lignes ennemis :

«  Départ du bivouac avant le jour. Il faut être sur les mêmes positions avant qu'il ne fasse trop clair. La pluie a cessé mais pas il fait grand vent Ma section se porte en avant du ravin un peu en arrière de la crête. Nous restons là couchés à plat ventre de 10h1/2 du matin à 9 heures du soir tandis que nos camarades creusent une tranchée au bord du ravin. Journée pénible. Les obus passent à 2 m à peine au-dessus de nous en rasant la crête et vont éclater quelques mètres derrière nous, tandis que les balles bourdonnent désagréablement à nos oreilles. Enfin à 9 heures nous revenons dans le tranchées où nous couchons. Quelques uns manquent à l'appel. Pauvres enfants ! »

Le général Elie Riols de Fonclare et le général Clergerie.- Né à Rottersac près de Lalinde en 1859, nommé général de division en 1916, combattit à Verdun notamment. Il fut élevé à la dignité de Grand Officier de la Légion d'honneur. Son portrait a illustré la une du Petit Journal du dimanche 30 septembre 1917.

C'est un général de la coloniale qui a fait l'essentiel de sa carrière dans l'Infanterie en Tunisie et au Tonki dans les possessions françaises en Indochine

Pendant le conflit de 14-18 il va notamment se distinguer au cours de la bataille de Verdun. Le 31 décembre 1916 il est nommé général de Division.

Autre étoilé, le général Clergerie, né à Excideuil qui mit en œuvre les taxis de la Marne. Jean-Baptiste Clergerie (1854-1927), général, fut chef d'état-major du Général Galliéni gouvernement militaire de Paris en 1914. Il fut nommé Général de Brigade en 1912, puis Général de Division en 1915. Il fut Chef d’État Major du Gouvernement Militaire de Paris et Membre du Comité d'Etat-Major. Il était Officier de la Légion d'Honneur.

1917, l'entrée en guerre des Etats-Unis.- Avec le souvenir du torpillage du paquebot américain Lusitania par un sous-marin allemand en mai 1915, le président Wilson, soutenu par l’opinion publique, annonce l’entrée en guerre des Etats-Unis aux côtés des forces de l’Entente en avril 1917.

Bordeaux et la Gironde vont être une des régions d'accueil des Américains où ils vont installer d'importantes bases logistiques.

Pas loin d'ici, dans la basse vallée, St Emillion devient un centre de cantonnement pour les soldats du 60è et du 62è régiment d’artillerie.

 

Pour soutenir l’effort de guerre américain loin de ses bases, des camps, des ports et des gares sont construits. En Dordogne, les plus importants sont le camp et dépôt de locomotives à Chamiers et l’hôpital et camp « de Saint-Georges », qui dispose d’un raccordement à la voie ferrée.

 

Lorsque les États-Unis entrent en guerre, de nombreux soldats arrivent en Dordogne autour de Périgueux, afin d'y installer diverses infrastructures militaires éloignées du front. À Boulazac, ils construisent un hôpital et un camp de base, à l'emplacement de la future cité Bel Air. Les Américains sont ainsi à l'origine de la première zone urbanisée de cette commune proche de Périgueux.

 

Les américains débarquant veulent des lignes ferroviaires très opérationnelles pour aller et venir vers le front avec hommes et matériel. Ils vont donc créer deux grandes lignes. La première dite « ligne du nord » reliera Saint-Nazaire à St Dizier par Bourges et Auxerre. La seconde dite ligne du sud reliera Bordeaux à Belfort par Périgueux, Limoges, Nevers et Nancy.

 

Par ailleurs l'armée américaine investissait en Dordogne, à Montpon, dans un ancien monastère de l'ordre des chartreux pressenti pour devenir un hôpital de soins pour personnes atteintes de troubles mentaux mais dont les travaux avaient été interrompus par le début de la guerre. 

L'ancien monastère de Vauclaire est loué, transformé et occupé par les américains. En ce début d'année 1918 s'y installe l’unité médicale n°3 dépêchée par The Mount Sinaï Hospital de New York. Une trentaine de médecins, une soixantaine d’infirmières, plusieurs centaines d'hommes de troupe sans compter les employés civils et les cuisiniers, arrivent à Montpon. Opérationnel, cet hôpital accueillera jusqu’au printemps 1919 un peu plus de 9000 soldats américains blessés.

 

N'oublions pas que c'est près de Limoges que s'installe l'Etat-Major américain au château de La Roche à Aixe-sur-Vienne

Les fusillés pour l'exemple.- Il s'agit d'un épisode tragique de cette guerre qui a laissé des plaies profondes jusqu'à ces dernières années.Selon le ministère de la défense, 953 soldats français ont été fusillés pour l'exemple entre 1914 et 1918, dont :

639 pour désobéissance militaire, « fusillés pour l’exemple »

140 pour des faits de droit commun,

127 pour espionnage et

47 pour motifs inconnus.

 

Selon le minutieux travail de Frédéric Mathieu historien qui a travaillé exclusivement sur les Fusillés pour l’exemple, cinq fusillés sont originaires de Dordogne :

LAFLAQUIÈRE (Édouard), né le 9 janvier 1890 à Veyrines de Vergt (Dordogne), fusillé pour l’exemple à l’âge de 24 ans, le 12 octobre 1914 à Bouchoir (Somme),

LAFLAQUIÈRE (Pierre), né le 22 mars 1883 à Veyrines-de-Vergt (Dordogne), fusillé pour l’exemple à l’âge de 31 ans le 12 octobre 1914 à Bouchoir (Somme),

CHANTEGREIL (Jean), né le 11 novembre 1883 à Saint-Michel-de-Villadeix (Dordogne), fusillé pour l’exemple à l’âge de 30 ans le 12 octobre 1914 à Bouchoir (Somme),

ROYÈRE (Antoine), né le 21 février 1890  à Saint-André-d’Allas (Dordogne), fusillé pour l’exemple à l’âge de 26 ans le 18 avril 1916 à Méry-Prémecy (Marne),

DESNOYER (Adrien), né le 17 mars 1896 à La Coquille (Dordogne), fusillé pour l’exemple à l’âge de 20 ans le 15 août 1916, à Wally (Meuse) le 15 août 1916,

Le cas des Laflaquière est tristement incroyable. Ils étaient frères. Et ce fut le grand secret de leurs descendants à Veyrines-de-Vergt. D'ailleurs dans ce village le nom des frères Laflaquière est inscrit sur la plaque dans l'église, mais il n'était pas inscrit sur celle du monument aux morts du village.

Le 5 octobre 1914 les deux frères décident de se rendre inaptes au combat en se mutilant. Ils se sont coupés plusieurs doigts avec l'aide d'un ami bûcheron. Ils sont condamnés à mort et fusillés le 12 octobre 1914. L'exécution a alors valeur d'exemple, elle se fait sous les yeux de la troupe rassemblée, souvent devant des milliers de soldats. Et là il s'agit bien de fusiller pour l'exemple, c'est à dire devant la troupe réunie pour forger sa discipline.

Depuis peu les noms des frères Lafraquière ont été inscrits sur le monument aux morts du village de Veyrines-de-Vergt.

Petit journal Le Poilu Saint-Emilionais.- De nombreux journaux de tranchées ont été réalisés, souvent après 1916, ils avaient un rôle de soutien du moral des armées au front. Un journal très structuré, qui avait trouvé son financement via l'Eglise catholique, était le fait d'un prêtre.

Ce journal des tranchées compte 26 numéros publiés entre 1915 et 1919 par l’abbé Bergey, qui était aumônier au front. Ce curé de Saint-Emilion s'était engagé volontaire comme aumônier militaire, dès août 1914. L'abbé célébrait des messes dans les tranchées avec une chapelle portative rangée dans une valise. Il avait aussi un rôle de confident, de confesseur, d'exutoire de la parole. Il n'y avait pas de cellule psychologique alors, peut-être que l'aumônier jouait ce rôle.

Le Poilu Saint-Emilionnais était un organe de liaison des soldats originaires de Saint-Emilion et de ses environs, présents sur le front. Il y a eu 900 mobilisés sur une population totale de 3000 habitants ! C’était considérable et le journal de l'abbé fut un véritable lien permanent, même s'il fut irrégulier. Il avait pour objectif de soutenir le moral des soldats et de leur famille, pour les aider à tenir et rompre leur isolement. Il nous apporte des informations très précieuses sur le parcours des poilus originaire de Saint-Emilion et environs. On a retrouvé 26 numéros qui ont été réédités il y a quelques années dans un ouvrage collector.

Dans le n° du 25 octobre 1915 à la rubrique « Nos poilus en guerre » on a des infos dans les sous-rubriques malades, anciens malades, anciens blessés, prisonniers. C'est ainsi que les poilus du pays de Saint-Emilion sont listés et on donne des nouvelles.

Dans la rubrique Anciens Blessés : LATOUR va bien, PLANET en convalo, PAUVERT Marcel revenu au 1er chasseur, GALTEAU Lucien se rétablit, soigné à Lyon.

L'abbé Bergey revint parmi ses ouailles après la guerre, il fut le président fondateur de la ligue des prêtres anciens combattants

Dans l'entre deux guerre il fut un agitateur politique, engagée pour défendre la place de l'église dans la société et proche des ligues d'extrême droite.


 

 

Et aussi... Lorsqu'on dresse le bilan de la guerre il est évidemment terrible. Avec 15.732 morts le département de la Dordogne est dans le haut du triste palmarès puisque notre département est au 20è rang pour le prix du sang avec 3,83 % de sa population morte aux combats. C'est la Lozère qui est 1ère avec 5,3 % de morts, la Corrèze est 7è avec 4,41 %, le Lot-et-Garonne set 73è avec 2,7 %

Dès la fin de la guerre sous la pression des familles endeuillés et des anciens combattants, on va ériger les monuments aux morts. Le culte du souvenir, de la mémoire commence.

C'est une note ministérielle du 18 novembre 1919 qui demanda à chaque commune de France d'ériger un Monument aux morts... Une des rares commune de Dordogne qui n'avait pas de Monument aux Morts est Montferrand-du-Périgord où le monument a été érigé tout juste à la fin du siècle dernier.

Beaumont-du-Périgord.- Monument aux morts des deux guerres édifié au début 20e siècle (projet conservé aux AD Dordogne signé par l'architecte Prodottier, daté de 1923) . A l'origine situé plus au nord de la place, près de l'édicule de la bascule publique.

Parmi les monuments aux morts quelques originalités :

A Monument de Monferrand-du-Périgord: Monument aux morts élevé en 1978. Jusque là l'hommage aux morts imposait de se rendre dans l'église du bourg qui date du XIXè siècle et dans laquelle sont accrochées deux plaques commémoratives comportant les noms des soldats de la commune morts pour la France.

A Bourniquel. (Ph. BS)

A Bourniquel le monument au mort est très discret, il est accolé au mur du cimetière et il ne porte pas de noms.

A Rampieux le monument aux morts a une particularité, il est christianisé avec une croix qui le domine depuis son édification en 1923. Elle porte un Christ en fonte.

A Nojals il y un monument aux morts sur la place et dans l'église, la plaque est illustrée de photos des soldats morts pour la France, sous des médaillons en céramique.

 

 

 

 

Et pour conclure... A Biron au sud de la Dordogne, le monument est pacifiste.

C'est Jochen Gerz un artiste allemand qui l'a restauré en 1996 le monument aux morts.En 1992, Marc Mattera, le maire, a proposer de restaurer l'ancien monument aux morts situé sur la place du village. Un artiste allemand, Jochen Gerz, est choisi. Certains villageois sont choqué, comment, confier le monument aux morts à un allemand ! Jochen Gerz a été choisi car il a réalisé plusieurs monuments contre le fascisme à Hambourg. Finalement le projet présenté devant les habitants de Biron séduit et surprend. Pour réaffirmer la présence du monument, Gerz pose une question "secrète" aux 127 habitant autour du thème suivant : "Qu'est-ce qui est, selon vous, assez important pour risquer votre vie?" Son ouvre est constituée des réponses des villageois. Ce sont des textes de sept lignes, anonymes, gravées sur des plaques émaillées, fixées au monument. Jochen Gerz a rencontré tous les habitants lors d'entretiens individuels. Les nouveaux habitants auront également à répondre à la question et de nouvelles plaques émaillées viendront compléter celes déjà apposées.


 

Le monument aux morts de Biron avec sa thématique pacifiste. (Ph. BS)
Le monument aux morts de Biron avec sa thématique pacifiste. (Ph. BS)
Le monument aux morts de Biron avec sa thématique pacifiste. (Ph. BS)
Le monument aux morts de Biron avec sa thématique pacifiste. (Ph. BS)

Le monument aux morts de Biron avec sa thématique pacifiste. (Ph. BS)

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